« On voit ce qu’elle veut dire. C’est-à-dire, ce qu’elle veut bien nous montrer, puis nous démontrer. Tout l’art de Stéphanie Giorgis est là : déformer ce qui devait nous informer, faire œuvre du prétexte.

Oui, avant le texte il y a cette symphonie du signe dont dépend le sens. Graphèmes et phonèmes, éclats de claviers ou grattures de graphite. Un matériau sur le point de se scléroser dans l’utile, qu’il faut donc saisir au vol et reconsidérer.

– rebattre la fausse donne des idées reçues moquer l’auteur parler flamand verlan écrire trop grand trop petit oublier les virgules dont on peut très bien se passer –

Donc prendre au mot les traîtres mots. Voici alors l’artiste suturant ses messageries intimes en points de suspension. Plus loin, c’est un roman qu’elle aplanit, manière de l’offrir au regard pour le refuser à la lecture. Tant d’autres audaces encore.

Déconcertant, son art précède le logos en questionnant les conditions de son émergence. L’écriture s’étale et se délie. À force de dé-lire, le lecteur devient spectateur. Lui aussi voit ce qu’elle veut dire. »

Thierry Raboud, novembre 2016

lang[ue]age et [re]présentation

Née en 1985 à Lausanne, Stéphanie Giorgis obtient son Bachelor à la HEAD (Genève) en 2009 et décide de poursuivre ses études à l’EDHEA (anciennement ECAV, Sierre) en classe Master. Elle termine sa formation artistique en 2011. Intéressée par les théories du langage, Stéphanie Giorgis entreprend par la suite un Bachelor ès Lettres à l’Université de Lausanne en linguistique et en histoire et esthétique du cinéma dont elle est diplômée en 2016. L’artiste a participé à plusieurs expositions et résidences en Suisse et à l’étranger. Elle vit et travaille dans le canton de Fribourg. Depuis 2023, elle est membre de Visarte.

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Stéphanie Giorgis
Photographie de Lucien Giorgis
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